Le cinéma français affiche un réel succès aussi bien au box-office européen qu’à l’échelle internationale bien que quelques points restent à améliorer, selon Julien Richard-Thomson, cinéaste et membre du think tank «Démocratie Vivante».
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Une belle perspective pour le cinéma français
Ces 10 dernières années, le 7e art français est en phase d’atteindre le sommet de sa gloire. Très prisé au niveau national, le cinéma français exploite le marché étranger avec plus de dynamisme. Résultat : la réputation des films français emprunte une trajectoire à la hausse depuis la prouesse réalisée par «The Artist» au Golden Globe. Cet évènement a fait naître un réel engouement auprès des cinéphiles qui a rendu cette filière comme étant l’une des signatures culturelles qui s’exportent le mieux après les œuvres hollywoodiennes. La période post-2012 a été la période de tous les records, avec plus de 426 millions d’euros de recettes globales pour «Lucy» de Luc Besson, 376 millions d’euros pour «Intouchables» d’Eric Toledano et Olivier Nakache, et plus de 376 millions d’euros pour le Taken 2 d’Olivier Megaton. D’après l’analyse des experts cinématographiques, ce sont les films d’auteur qui reçoivent le plus d’acclamations auprès du public. La raison est simple : les films d’action sont le domaine de prédilection des Américains, ce qui ne laisse aucun issu de concurrence. Par ailleurs, pour les comédies, les Français disposent d’un véritable atout avec ses acteurs dotés d’un talent inné pour l’humour. En outre, l’industrie du cinéma français s’adapte progressivement au développement du numérique grâce aux compétences de haut niveau des techniciens qui s’y consacrent. En effet, les producteurs de l’Hexagone n’hésitent pas rajouter avec fierté cette «french touch» pour sortir du lot.
Les points à améliorer sur le cinéma français
Les professionnels du 7e art reprochent au cinéma français son manque de diversité. Or, cette supposée lacune est plus ou moins discutable en ce sens qu’une stratégie de diversification limitée peut être considérée comme la capacité du cinéma français à se spécialiser dans un domaine où il dispose d’un avantage comparatif indéniable. D’ailleurs, les pouvoirs publics déploient beaucoup d’efforts pour consacrer davantage de moyens et d’énergies dans l’établissement d’un équilibre pérenne sur le développement d’un marché artistique plus créatif et doté d’une excellente originalité. En ce qui concerne le rôle de l’action publique, des réformes sont en route pour l’optimisation de la chronologie médiatique dans le but de mettre en place des quotas d’exposition bien précis. Ceci afin d’harmoniser les diffusions sur les plateformes de VàD (Vidéo à la demande) et les grandes chaînes de télévision. Aussi, le cinéma français est légèrement paralysé par une tendance à se concentrer verticalement, ce qui a un impact négatif sur son aspect créatif. Autrement dit, ce phénomène crée un effet d’éviction pour les films à petit budget dont la chance de diffusion et d’exportation s’amenuise de jour en jour. De ce fait, il convient de considérer les films francophones comme un moyen de promouvoir la diversité culturelle au lieu d’en faire une industrie à part entière.